Demain il fera jour !
Créé en 2009, ce spectacle a été joué au festival off d’Avignon en 2009 et 2010. Il est le premier volet d’un diptyque qui avec Maintenant ! se veut un hommage à tous ceux qui n’ayant pas renoncé à être les héros de leur propre vie, tentent de s’inventer un destin.
« J’ai grandi dans l’adoration des héros : ils me tenaient éveillé au bord d’un livre, jusqu’au bout de mes nuits d’enfance et leur courage seul me semblait donner à la vie son prix, son intérêt, sa valeur. Plus tard, j’ai cru que les héros nous avaient abandonnés, qu’ils avaient déserté le monde laissant le champ libre aux crapules…. Amèrement, j’ai constaté que la vie avait des prix très irréguliers et que les hommes manquaient de courage. Homme parmi les hommes, je n’étais pas moi-même un héros authentique capable de réparer les injustices et de changer le monde. Et puis j’ai mieux regardé et je les ai vus revenir….. Mais ils n’étaient pas alors sur des chevaux ou debout en plein vent, sabre au clair renversant les montagnes, ils étaient …. aux creux de petits riens, héroïques en une infinité d’actes ordinaires, anecdotiques…. Ils étaient, ils sont : mon père, mes ami(e)s, mes frères, ces inconnu(e)s qui m’entourent, des hommes, des femmes… j’écris et je joue ce spectacle avec au cœur la tendresse et l’admiration que j’ai pour les hommes, pour leur courage qui donne à la vie son prix réel. » Vincent Clergironnet
Un seul acteur sur scène fait jouer les reflets d’un miroir sans tain pour glisser d’un costume à l’autre, d’un personnage à l’autre. Au fil des tableaux, c’est une histoire de la reconquête de la foi en l’humain que nous voulons raconter. Convaincus que celle-ci emprunte les chemins du cœur et que le théâtre est l’un de ces lieux qui peuvent aider à en retrouver une sorte de carte, nous tentons de les parcourir avec le public, en étant aussi réalistes et aussi enthousiastes que possible.
Comments (6)
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Excellente prestation aussi drole qu emouvante. Tous les tableaux etaient forts en sensibilite et verite.
Bravo, nous esperons pouvoir etre dans la salle pour un nouveau spectacle a meaux.
J’ai adoré les pièces « Demain il fera jour » et » Maintenant » . Ou peut-on trouver ces textes.
Amitiés.
Paul
Bonjour !!
J’ai vu au festival d’Avignon en tant que journaliste votre pièce Demain il fera jour, que j’avais adorée…
un ami journaliste m’a récemment donné toutes les musiques de la pièce, je voudrai savoir s’il existe des partitions !
Merci,
Mathilde
La pièce «Demain il fera jour» est une petite merveille.
Vincent Clergironnet, auteur et unique interprète, dépeint des personnages très stéréotypés, mais ô combien réalistes : de l’accro du boulot au gendarme chargé d’expulser une famille de sans-papiers, en passant par le soldat traumatisé par la guerre, le comédien, en enfilant la chemise fushia tendance des business men, en se collant une fine moustache, ou en attrapant canne et béret, parvient avec humour et légèreté, à traiter des sujets actuels et parfois sensibles.
A souligner : la sublime musique de Cédric Le Guillerm, jeune compositeur, qui poétise cette pièce d’une heure, accessible dès douze ans.
Il n’y a plus de héros. Des personnages en quête d’auteur ? Ou plus sûrement un auteur en quête de héros perdus ? Vincent Clergironnet a l’art de balayer subtilement la complaisance au profit d’une vérité évidente. Sous le bleu de l’enfance, le regard du comédien a cette acuité ironique qui perce la réalité et c’est une prise de conscience successive, tableau par tableau, personnage après personnage, tous incarnés de façon saisissante par un comédien à la parole si juste.
«Il n’y a plus de héros» semble-t-il et c’est le verbiage du vieux nostalgique perdu dans les méandres d’un consommation excessive, c’est encore ce gendarme confronté à l’ordre terrible d’expulser la famille étrangère, plus loin, c’est la guerre prise comme le prolongement d’un jeu virtuel ou le pouvoir sadique d’un patron se délectant du jeu du chat et de la souris, enfin, c’est l’ouvrier dominé par un stress qui ne cesse, pas même dans la mort. Le comédien passe de l’un à l’autre derrière un miroir sans tain avec cette aisance réservée aux grands artistes le geste est lent et sûr, le mot volontiers poétique et les humeurs si diverses que l’on oublie qu’il n’y a qu’un seul comédien sur scène. « J’ai laissé mon âme en arrière et il faut que je lui laisse le temps de me rejoindre » tous ces personnages laisseront le temps de la conscience retrouvée et par la même deviendront ces héros ignorés petites gens aux petites gloires discrètes, il fera jour pour eux demain.
Que sont devenus les héros de notre enfance ? Et aujourd’hui, dans la réalité, y en a-t-il toujours ? C’est à cette question que tente de répondre ce spectacle artisanal et surprenant.
Déjà la parade m’avait attiré… (une des plus belle du off : un immense vélo-triporteur roulant au ralenti sur les accords joués par la pianiste et son piano juchés en haut de l’engin, à l’opposé du conducteur en costume et nud papillon). J’avais eu envie d’entendre le texte et de découvrir l’univers, sûrement original, de Vincent Clergironnet.
En voyant le spectacle, je n’ai pas été déçu, bien au contraire. C’est un petit bijou d’intelligence et de savoir-faire. Une vraie création qui parle au corps et à la tête. Une leçon de théâtre.
Tout y est réussi : le texte brillant et subtil qui dit des choses qui font un bien fou à entendre aujourd’hui le jeu énergique d’un Vincent Clergironnet -phénoménal – qui incarne toute une galerie de personnages, héros ordinaires et anonymes dans des situations de la vie moderne les changements à vue de costumes et d’accessoires qui sont faits avec minutie et un rythme soutenu l’excellente musique de Cédric Le Guillerm qui porte le tout avec un souffle romanesque…
Coup de cur, « Demain il fera jour ! » est un immense spectacle, profondément sincère, beau et humain. Et qu’est-ce que ça fait plaisir !